Dans le cadre de ma formation en orthopédagogie, j’ai suivi un module sur la régulation émotionnelle. Ce module de formation se découpait en deux parties : l’un sur la méditation et l’autre sur … les mandalas !
Au départ, je dois vous avouer, que mon esprit cartésien et moi, on s’est dit « mais qu’est ce qu’on va faire avec des coloriages? on ne voit pas trop en quoi colorier un cercle va nous aider à réguler nos émotions? ».
Et, en fait, comment dire ? … Mon esprit cartésien s’est retrouvé bien loin et moi je me suis bien démenée avec mes émotions. Quelle belle découverte se fut ! Cela a été une véritable révélation pour moi : la puissance de cet outil pour aider à réguler ses émotions m’a bouleversée. Et je crois que mes autres collègues orthopédagogues ont elles aussi été emballées par cet outil.
Je me suis donc dit : il faut que j’en parle sur le blog! Mais pas évident d’expliquer clairement en quoi le mandala peut aider à réguler nos émotions car le mandala se vit avant toute chose et il est très difficile d’en parler car c’est un outil de relaxation qui passe par les mains.
Le mandala utilisé par les hommes depuis des millénaires
Le mandala a des origines boudhistes très anciennes. Le mot « mandala » est d’origine Sanskrit, le langage des Brahmans en Inde, et signifie « cercle » ou « objet en forme de disque« . Le nom laisse sous-entendre quelque chose de banal, mais pour les bouddhistes, le mandala a une grande importance. C’est un objet symbolique de dévotion, représentant l’univers ou un royaume imaginaire que les adeptes doivent contempler en méditant.
Outre son aspect religieux, le mandala dans l’humanité est présent dès la préhistoire sous différentes formes. On le retrouve notamment sous la forme de pétroglyphes, écrites primitives du néolithique.
On retrouve le mandala dans les sociétés occidentales. L’exemple le plus pertinent est les rosaces des églises comme ici celle de la Cathédrale de Strasbourg.
De nos jours, les mandalas continuent de fasciner et d’être un symbole de calme, de sérénité intérieure. On les trouve tout autour de nous, dans l’architecture, l’art, la mode, et l’ameublement.
Le cerveau fonctionne ... comme un mandala
Pourquoi utiliser le mandala en neuroéducation? Parce que tout simplement notre cerveau fonctionne comme un mandala.
De part sa forme d’abord : notre cerveau est partagé entre l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche. La structure des neurones elle-même rappelle une forme de mandala.
Le fonctionnement cérébral est lui aussi schématiquement comme un mandala. L’information circule de notre environnement extérieur vers l’intérieur de notre cerveau. Puis notre cerveau produit à son tour des informations vers l’extérieur. C’est un va-et-vient sans cesse entre notre intérieur (notre cerveau) et l’extérieur. L’évocation mentale est symboliquement au centre du mandala.
Le mandala ou dessin centré en pédagogie Marie Pré
Passionnée par la pédagogie active, inspirée du pédagogue Freinet, qu’elle a vécue enfant et pratiquée pendant sa carrière d’institutrice, Marie Pré a fait une expérience pionnière dans le lancement du « Mandala – Dessin Centré » dans le domaine scolaire.
Sa pédagogie du « dessin centré » permet de se recentrer, se calmer, s’apaiser, se re-dynamiser, se faire confiance, garder un équilibre psychique, se ressourcer….. Le mandala donne une image de l’intérieur de soi. Elle se déroule en 4 étapes :
1 - Mise en projet
Avant de commencer la mise en couleur, on énonce l’intention de la création. Par exemple, cela peut être « notre météo intérieure ». Cette mise en projet crée une résonnance dans le limbique et/ou le reptilien.
2 - Mise en couleur
Elle se fait dans le silence. Cette étape modifie l’hémisphère droit, le fortifie. Elle donne accès à une autre façon d’avoir des informations, à partir du vivant en soi.
3 - Mise en mots
Devant le mandala fini, on laisse venir des mots, comme des pièces de puzzle . Avec ceux-ci, on peut écrire une phrase, un texte, … Cette étape sollicite l’hémisphère gauche, au service de l’hémisphère droit.
4 - L'échange verbal, la synthèse
En groupe, chacun évoque avec les autres son mandala. Il peut décider de lire ou non son texte et d’exprimer ce qu’il ressent en découvrant son mandala. Les informations libérées du poids émotionnel permettent au cerveau pré-frontal de prendre des décisions conscientes. Le corps calleux envoie l’information à tous les niveaux. Aucune interprétation ne doit être posée sur un mandala, aucun jugement d’ordre esthétique ou autre (il n’y a pas de beau ou de moins beau mandala).
Le pouvoir du mandala
Le mandala permet :
- La régulation émotionnelle : il transforme ce qui se passe dans le limbique en apportant un autre niveau de conscience
- La relaxation dynamique : il déstresse physiologiquement le cerveau, le met en état de relaxation.
- Le retour vers son « centre » : il nous remet en lien avec notre force, nos potentialités, notre liberté, notre unicité.
- La prise de conscience : il amène à la conscience ce qui nous agitait de façon inconsciente.
- L’activation cérébrale : il fait fonctionner en lien toutes les parties du cerveau.
Les mandalas peuvent être :
- individuels : ils permettent alors de se recentrer, d’être en paix avec soi-même, d’être libéré des pressions extérieures
- collectifs : ils permettent une meilleure sociabilisation entre pairs, des échanges , une synergie de groupe.
Mes albums mandala coups de coeur
Vous trouverez sur le site Internet www.hermitage-atelier.com une collection d’albums pour toutes les situations et pour tous les âges : enfants, ados, adultes, tout le monde y trouvera son compte.
En voici trois que j’adore !
Pour en savoir plus...
- Le site de Marie Pré « Pédagogie du dessin centré » : https://www.mariepre.net/
- Pour se former à la pédagogie Marie Pré : http://formation-mandala.fr/
- Si vous souhaitez expérimenter le mandala sur Lyon, des ateliers sont proposés par Christine: http://aucoeurdumandala.fr/
Cadeau bonus : un mandala "cerveau" à colorier
